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Sul giornale francese “Le Figaro”, il 31-III-1995, è stato pubblicato un articolo del Prelato dell’Opus Dei a commento dell’enciclica Evangelium vitæ. L’intervento di Mons. Echevarría è stato ripreso anche in altri Paesi. Tra gli altri, esso è stato pu

«Evangelium vitæ», l’évangile de la vie: après la «Splendeur de la Vérité», la conscience humaine est à nouveau interpellée par Jean-Paul II. L’encyclique, que j’accueille avec une très vive gratitude et une adhésion filiale, réaffirme l’enseignement de l’Eglise sur «la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine» (n. 4), établit un diagnostic sur l’attitude de la société contemporaine et propose, en forme de défi pour le monde, une nouvelle culture de la vie.

La vie humaine est présentée dès le titre de l’encyclique comme une valeur évangélique indissociable de la «bonne nouvelle» de l’amour de Dieu pour l’homme. L’Eglise ne peut pas renoncer à la transmettre ni se soustraire au commandement qui la protège: «Tu ne tueras pas». C’est une exigence fondamentale de la raison humaine et de la vie sociale. Le pape a pris l’habitude de développer une argumentation accessible à tous, avant de montrer combien l’éclairage transcendant de la Révélation confirme et consacre la découverte naturelle de la vérité. Cet enseignement trouve ici une expression née du souhait unanime des cardinaux (consistoire extraordinaire de 1991). Il s’appuie sur la consultation et la réponse des évêques du monde entier (cf. n. 62). Fondé sur la Parole de Dieu et transmis par la Tradition de l’Eglise, il relève du Magistère ordinaire et universel, qui lui assure son caractère infaillible (cf. Lumen gentium, n. 25). En des termes très solennels Jean-Paul II rappelle que l’homicide (n. 57), l’avortement recherché comme fin ou comme moyen (n. 62) et l’euthanasie (n. 65) sont des «désordres moraux très graves». Jugements qui n’ont d’autre but que de protéger la «dignité quasi-divine» de la vie humaine, «image de la gloire de Dieu» (n. 84).

La menace que l’homme fait peser sur la vie de l’homme a l’âge de Caïn. Méditant longuement sur le sens du meurtre d’Abel, le pape n’incrimine pas notre époque qui a su accomplir tant de progrès dans la lutte contre la souffrance et les causes de mort. Mais il souligne que c’est désormais sur la vie naissante et finissante que se concentrent des périls inacceptables parce que consciemment recherchés. La faiblesse des individus n’explique pas seule une situation dont les racines sont culturelles, juridiques et politiques. De véritables «structures de péché», une «culture anti-solidaire» conduisent à une «culture de mort» (cf. nn. 12 et 24), qui rend d’autant plus iniques ces crimes, qu’elle les justifie. C’est un drame pour l’humanité que des systèmes juridiques légitiment, et que des Etats garantissent, au nom de la liberté, non seulement la suppression de vies innocentes mais également l’aveuglement des consciences. Perversion de ceux qui font profession de la protéger: la personne humaine est ainsi tuée deux fois. Sans se limiter aux cas extrêmes de la suppression de la vie, Jean-Paul II montre comment la perte du sens de Dieu mène inéluctablement à une conception utilitaire et hédoniste de la vie et de la sexualité, à un refus d’assumer ses responsabilités face à la procréation, à la souffrance et à la mort.

Lucidité n’est pas pessimisme. La miséricorde s’allie à la rigueur de la vérité: le pape engage à voir, en ceux dont les actes ont été gravement qualifiés, des victimes à aider et à éclairer. L’audace l’emporte sur la résignation: Jean-Paul II appelle les hommes de bonne volonté à entreprendre une mobilisation générale des consciences, à réaliser un effort éthique commun, à forger un nouveau style de vie (cf. n. 98).

Je voudrais souligner l’espérance et la confiance que suscite un texte qui invite à tant d’initiatives: les diverses professions, les mondes de la culture, de la politique et de la communication, les diverses formes d’associations, la famille enfin, se voient proposer une tâche au sein de cette «grande stratégie au service de la vie» (n. 95), que le pape dessine pour notre monde et pour l’Eglise. Si dans toute violence faite à la vie humaine innocente c’est l’humanité entière qui est défaite, tout acte de respect, tout coeur qui se convertit et retrouve l’image de Dieu dans le visage de l’homme, la rendent victorieuse.

Mgr. Xavier Echevarría

Évêque prélat de l’Opus Dei.

Romana, n. 20, Gennaio-Giugno 1995, p. 163-165.

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